Pierre Gattaz a-t-il compris qu'à force de surenchères, le patronat risquait de lâcher la proie pour l'ombre ? Le patron des patrons qui, fin juillet, dénonçait la situation économique «catastrophique» de la France et réclamait l'abandon séance tenante de la taxe à 75% sur les très hauts revenus, vient de mettre plusieurs mesures d'eau dans son vin. Dans un billet posté mardi sur son blog, Gattaz apporte même son soutien explicite au cap fixé par François Hollande, dont le «pacte de responsabilité», avec ses 40 milliards d'euros d'allégement de charges pour les entreprises, constitue la pierre angulaire. «Redisons-le, le pacte est la bonne solution, la politique de soutien à la compétitivité des entreprises est la bonne solution, écrit le président du Medef. Sur ce point, le gouvernement fait ce qu'il faut et va dans la bonne direction. Pour une fois, reconnaissons-le !»
Voilà qui devrait contribuer à détendre l'atmosphère entre l'organisation patronale et l'exécutif à moins de deux semaines de l'université d'été du Medef. Un changement de ton qui doit beaucoup au recadrage de l'Elysée : «Il y a un problème de langage, ce langage doit changer. A un moment, il faut que le patronat pense à ses propres intérêts et qu'il y ait la confiance [dans l'économie]», avait cinglé le chef de l'Etat au lendemain de la saillie catastrophiste de Pierre Gattaz.
Coup de poignard. Il en allait de la crédibilité de François