Autorité pour les uns, aveu de faiblesse pour les autres. En présentant à François Hollande la démission de son gouvernement pour obtenir l’éviction du ministre de l’Economie Arnaud Montebourg - ainsi que celle de Benoît Hamon et d’Aurélie Filippetti -, le Premier ministre, Manuel Valls, creuse encore davantage la fracture qui traverse le Parti socialiste et les députés à l’Assemblée.
Ce lundi, les députés montebourgeois Arnaud Leroy et Patrice Prat n'avaient pas vraiment d'explication à la sortie de leur champion, signe que ce dernier n'avait pas vu le coup venir. «Si crime il y a eu, c'était le 10 juillet», s'étonne Leroy. Ce jour-là, dans un discours à Bercy devant 600 personnes, le ministre de l'Economie avait proposé la règle dite des trois tiers, c'est-à-dire un «pacte de responsabilité» davantage tourné vers les ménages que ne l'est celui défendu par Hollande et Valls. «On n'a pas le sentiment d'être des traîtres ou des mutins», se désole Prat, qui confiait lundi réfléchir à une «riposte graduée». «Arnaud ne fera pas comme les ministres qui ont balancé sur Hollande dans la presse. Il va s'attacher à construire», prévient Leroy. De fait, celui qui avait récolté près de 17% des suffrages à la primaire socialiste de 2011 dispose d'un espace sur la gauche du PS. «En sortant Montebourg, Hollande lui laisse la possibilité de rassembler un pôle dans la majorité», admet la députée socialiste Karine Berger. Mais tous ne partagent pas cet avis