«On a réussi à aboutir à un résultat que personne ne voulait», lâche un ministre hollandais dépité. «Un engrenage», souffle un fidèle du président de la République, dont «tout le monde sort perdant» : François Hollande, Manuel Valls et Arnaud Montebourg. Depuis plusieurs jours, le chef de l'Etat avait apporté un soin particulier pour cadrer cette rentrée qui s'annonçait «difficile». Il a suffi d'un week-end, et d'une Fête de la rose à Frangy-en-Bresse pour faire exploser le bel édifice et plonger l'exécutif dans une crise politique sans précédent.
SMS. Avec la démission forcée d'Arnaud Montebourg, le ministre de l'Economie, et celle de Benoît Hamon, à l'Education nationale, Manuel Valls ne fait pas que sacrifier son gouvernement, il se coupe, de manière presque définitive, d'une partie de sa majorité au Parlement. Au risque, demain, de devoir faire passer ses futurs textes à coups de menton ou de 49-3. «J'ignore totalement comment on va trouver une porte de sortie», confirme un intime de Hollande. Retour sur trois jours qui ont tout changé.
A quand faire remonter l’origine de cette étrange mécanique, qui semble avoir échappé aux principaux acteurs de cette crise ? Disons à ce 10 juillet au soir. Depuis Bercy, Arnaud Montebourg vient de prononcer un discours dans lequel il défend l’idée d’un rééquilibrage du pacte de compétitivité en faveur des ménages. C’est sa fameuse «règle des trois tiers» :