Les éclats de voix résonnent rarement sous les dorures du Sénat. La Haute Assemblée s’est toujours voulue une enclave de modération parlementaire. Il en va de même à la buvette. Les consommations sont servies avec modération et les propos vont de pair.
Nous sommes le 26 juin, les sénateurs écolos ont pris d'assaut le comptoir en bois poli par le temps. Pas pour y vérifier que le Macon village est bien issu de la viticulture bio ou pour goûter les jus de fruits sans conservateur. Non, le groupe EE-LV prend juste un pot pour fêter l'adoption en première lecture de sa proposition de loi destinée à mieux encadrer l'exposition aux ondes électromagnétiques. «C'est devenu un peu une tradition. A chaque fois que nous faisons passer un texte, nous venons fêter cela ici», explique, sourire aux lèvres, Jean-Vincent Placé, le président du groupe écologiste au Sénat. Un texte passé grâce à l'abstention des centristes. Ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie dans le gouvernement Sarkozy, Chantal Jouanno (UDI) s'est d'ailleurs jointe aux écolos pour trinquer à cette petite victoire parlementaire. Et quand Placé lui a proposé de conduire avec lui les travaux d'un groupe de sénateurs passionnés d'athlétisme, l'accord s'est scellé à la buvette.
Gosier. Pas question, dans ce lieu, situé suffisamment près de la sortie de l'hémicycle pour que les orateurs puissent se rafraîchir le gosier, d'évoquer de possibles deals ou marchandages entre sén