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Analyse

Un chef de l’Etat de plus en plus isolé

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En écartant les voix dissidentes, Hollande et Valls se coupent de tout un pan de la majorité.
François Hollande et Manuel Valls, le 15 août dernier. (Photo Philippe Wojazer. Reuters)
publié le 25 août 2014 à 21h16
(mis à jour le 26 août 2014 à 10h27)

Démissionner l'ensemble du gouvernement en bloc, au lieu d'en écarter un ou deux ministres contrevenant à la doxa. En prenant cette lourde décision, qui a surpris jusqu'aux deux héros de Frangy, François Hollande et Manuel Valls ont fait acte d'autorité aux yeux des Français. N'avaient-ils pas placé leur rentrée sous le signe de la «constance» et donc de l'inflexibilité (en façade au moins) à l'égard des frondeurs de tous poils ?

Si le récit de ces dernières vingt-quatre heures montre que personne n'a vraiment souhaité cette solution (lire ci-contre), qui s'est finalement imposée comme la seule et la moins mauvaise, le Président et son Premier ministre prennent néanmoins un risque politique majeur : celui de l'entre-soi au sein d'un gouvernement de plus en plus éloigné du centre de gravité de la majorité élue en 2012. Le tout alors que l'assise populaire du couple exécutif est microscopique : à peine 20% des Français soutiennent l'action de Hollande et un gros tiers celle de Valls. De quoi alimenter encore le climat de crise de régime persistant. «Les institutions de la Ve République sont extraordinaires pour tenir,note un hollandais du premier cercle. Par contre, ce n'est pas avec elles qu'on donne de l'espoir. Et sans espoir, notre électorat ne nous suit plus.»

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