Une clarification. En choisissant de sortir Arnaud Montebourg du gouvernement, puis en demandant à Benoît Hamon, Aurélie Filippetti et à chacun des membres du gouvernement de faire allégeance à leur politique économique, pour sortir les frondeurs de l’intérieur, Manuel Valls et François Hollande ont fait le choix de la cohérence. Sur une ligne politique. Mais l’offensive des deux ministres, dimanche à Frangy, puis le choix de Filippetti de ne pas rempiler, peuvent aussi s’expliquer à l’aune d’une bataille gouvernementale qui faisait rage, en coulisses, sur les décisions économiques dans les tuyaux.
Selon nos informations, le 15 août, lors de leur tête-à-tête au fort de Brégançon, Hollande et Valls ont évoqué la possibilité d'une augmentation de la TVA pour combler le manque à gagner dans les caisses de l'Etat - notamment les 10 milliards d'euros en moins tirés de l'impôt sur le revenu. Dans un mail dont Libération a eu copie, les services de Matignon demandent aux services de Bercy d'«explorer» la piste d'une augmentation du «taux normal» de TVA : celui à 20%, qui concerne les biens et des services mais pas ceux de première nécessité. Objectif : récupérer 15 milliards d'euros à «partager entre soutien à l'investissement et réduction du déficit». En mars 2012, durant la campagne, Hollande avait pourtant dénoncé la hausse de TVA annoncée par Sarkozy, jugée «inopportune, injuste, infondée et improvisée».
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