Co-chef de file du pôle des réformateurs, Pascal Terrasse est député PS de l’Ardèche et fait partie des parlementaires socialistes qui soutiennent le cap hollandais.
Que vous inspire le choix d’installer ce nouveau gouvernement ?
Sur le fond, les divergences entre le Président et Montebourg étaient minimes. Ils partageaient l'idée que l'Europe devrait être plus interventionniste, qu'il fallait aller vers une politique de redressement de notre compétitivité et maîtriser la dépense publique. La vraie divergence repose sur la question européenne, ce vieux débat que nous n'avons pas tranché au PS. Pour Montebourg, l'Europe telle qu'elle est aujourd'hui ne peut plus fonctionner. Il était difficile pour Hollande de se présenter au sommet européen [samedi à Bruxelles, ndlr], et d'essayer d'obtenir des progrès en matière d'investissements avec un ministre de l'Economie qui était totalement opposé à la politique européenne. Le diagnostic de Montebourg est partagé par Hollande, mais pas ses solutions. Il fallait trancher ce débat.
Entre vous et les frondeurs, deux visions irréconciliables ?
Les frondeurs sont un mouvement hétérogène. Certains peuvent continuer à travailler avec l’actuelle majorité. D’autres sont plutôt dans des postures. Il y en a, même s’ils ne le disent pas ainsi, qui souhaitent que la France puisse sortir de la zone euro. Mais si la balance commerciale de la France est en déficit, la demande française, qui reste importante, ne se porte pas sur les produits français. Renforcer la politique de la demande alourdirait donc le déficit de notre commerce extérieur. Et de toute manière, o