«De droite, de gauche, ces concepts ont tendance à dériver. Ce gouvernement est surtout terriblement conservateur. Il manque d’imagination et applique des recettes qui ne marchent pas plus aujourd’hui qu’hier.

«Historiquement, la gauche aspire à changer les choses et pas à accompagner les crises d’un monde qui se délite. Si on dit qu’être de gauche, c’est rechercher l’intérêt commun et vouloir préserver les faibles et les plus démunis, alors le gouvernement s’éloigne clairement des valeurs de la gauche. Il est dans une logique gestionnaire, sans volonté politique d’apporter des solutions durables et novatrices. On ne sent aucune capacité de changer le cours des choses sur les questions sociales, environnementales ou financières. Bien sûr, il faut regarder le monde tel qu’il est et non comme il devrait être. Le débat entre sociaux-démocrates et sociaux-traîtres est à cet égard surréaliste. Il faut le dépasser.

«Le problème n’est plus gauche ou droite. Il faut imaginer un nouveau modèle de société qui porte la continuité des valeurs que la gauche défend. Dans un monde sans croissance, on ne peut plus vouloir redistribuer équitablement les richesses, mais il faut penser les nouvelles solidarités et gérer différemment les raretés - comme le travail. Sur cette question, les réponses du gouvernement sont d’un classicisme affligeant. C’est d’autant plus grave que celles-ci échouent partout. Et la réponse, c’est : "Continuons comme ça"…

«En réalité, on ne touche à rien et on fait croir