Vous avez voté François Hollande en 2012 et vous vous demandez si la politique qu'il mène aujourd'hui est encore de gauche ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas tout seul dans ce cas. Y compris à Libération, poser cette question est la garantie d'une discussion animée. Le remplacement, mardi, d'Arnaud Montebourg l'interventionniste étatique par le social-libéral assumé Emmanuel Macron au ministère de l'Economie a redonné une acuité particulière à cette interrogation. Mercredi, à l'université d'été du Medef, Manuel Valls a sûrement aggravé le trouble de l'électeur socialiste en déclarant «moi, j'aime l'entreprise», juste après avoir souligné qu'«opposer la gauche et le monde de l'entreprise, c'est un vieux refrain» et que «notre pays a besoin de sortir des postures, des jeux de rôle auxquels nous sommes tellement habitués».
Efficacité. Aucun politologue sérieux ne peut défendre très longtemps que la hausse du taux de marges des entreprises et la réduction des déficits (les deux objectifs martelés de la politique économique du gouvernement) sont des combats portés par la gauche. Ce n'est ni son histoire ni son horizon. C'est peut-être indispensable (et donc légitime), compte tenu de la dégradation de la compétitivité de l'économie française et du niveau de notre endettement (près de 100% du PIB), mais pas de gauche. Il y a toujours eu dans l'horizon socialiste, au moins l'idée de la transformation de la sociét