Ce sont les mêmes affrontements qui agitent depuis plus d’un siècle la gauche française. Le même clivage entre un socialisme pragmatique, réformiste pro-européen et un socialisme utopique, encore nourri d’anciennes idéologies. Bien sûr, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon n’incarnent aucune ligne révolutionnaire, mais leurs propos et leurs postures sont venus percuter l’action gouvernementale jusqu’à provoquer une crise majeure au sein de la majorité et menacer d’éclatement un parti qui n’a jamais semblé aussi fragile.
Quand les socialistes allemands ou britanniques ont depuis longtemps fixé le cap, ce dernier épisode de la guerre sans fin des gauches françaises illustre l’ambiguïté historique du Parti socialiste, qui n’a cessé d’entretenir d’illusoires synthèses. Et s’il menace l’action à court terme du gouvernement, il pose, à plus long terme, la question de la capacité du PS à diriger le pays.
Il appartient donc aux responsables socialistes de mettre un terme à cette opposition destructrice. La gauche réformiste ne peut prendre le risque de se couper de sa base militante et sociale quand l’autre gauche risque de se perdre dans la posture stérile d’un contradicteur refusant de s’affronter à la réalité du pouvoir. Les deux gauches ont aujourd’hui la responsabilité de se réunir plutôt que de s’affronter. D’autant que loin des violentes querelles entre les leaders politiques, les convergences de vue existent sur le terrain entre les militants. Le peuple de gauche attend de voir e