Menu
Libération
Interview

«Sur les loyers, Valls fait un travail de démolition»

Article réservé aux abonnés
Quelle politique pour le logement ?dossier
L’ex-ministre du Logement Cécile Duflot réagit à la remise en cause de la loi Alur qu’elle avait portée et accuse le gouvernement de conservatisme.
Cécile Duflot, le 29 août à «Libération». (Photo Fred Kihn)
publié le 29 août 2014 à 21h06

Depuis le départ de Cécile Duflot du gouvernement, les milieux de l’immobilier se sont déchaînés contre sa loi Alur, qui prévoit notamment un encadrement des loyers et une limitation des honoraires des professionnels du secteur. Ces derniers ont multiplié les déclarations et les communiqués, rendant son texte, voté en février par le Parlement, responsable de la baisse de la construction. L’ancienne ministre du Logement leur répond, et ça décoiffe.

Les professionnels de l’immobilier disent que votre loi Alur est responsable de la baisse de la construction ? Pourquoi ?

Les milieux de l’immobilier ont instrumentalisé les chiffres de la construction pour défendre leurs intérêts bien compris. Il y a bien une baisse de la construction et des transactions immobilières en France, mais cela a commencé en 2008, avec la crise des subprimes. En 2009, tout a plongé. Aujourd’hui encore, les mauvais chiffres de la construction reposent sur la situation économique déprimée, la baisse de l’investissement public et un problème de prix de l’immobilier. Ils ont énormément augmenté en France depuis quinze ans, ce qui écarte du marché des dizaines de milliers d’acquéreurs de logements neufs potentiels. La loi Alur contient beaucoup de choses favorables à la construction, notamment une mesure tendant à limiter les recours abusifs contre les permis de construire qui freinent la création de logement. Auparavant, j’avais fait adopter une loi sur la mobilisation du foncier public pour d