Une entrée remarquée. Voire fracassante. La ministre de la justice Christiane Taubira a surpris plus d'un militant lors de son arrivée à la fac de lettres de La Rochelle, à quelques pas de l'espace Encan où se déroulent les débats et ateliers de l'université d'été du Parti socialiste. Fidèle à son habitude, c'est à vélo qu'elle est venue assister au lancement du nouveau collectif des frondeurs, auquel elle avait été «invitée il y a plusieurs semaines».
Mais cela n'empêche pas que sa présence étonne. Avant de pénétrer dans l'amphithéâtre occupé par plusieurs centaines de militants, elle affirme qu'elle «ne voi[t] pas où est le problème». Côté salle, des murmures laissent échapper le nom de la ministre. A la tribune, Laurent Baumel est stoppé net, contraint de mettre son discours sur pause. Un brouhaha s'élève. Les militants, debout, se mettent à hurler en boucle le slogan du nouveau collectif «Vive la Gauche !». Ceux qui n'ont pas pu entrer se pressent derrière les portes, aussitôt écartés par une trentaine de caméras, au milieu desquelles se cache la ministre de la Justice.
Durant les quelques minutes qui suivent son entrée, la conférence est comme gelée. Tous les regards sont tournés vers Christiane Taubira, qui refuse toutefois de monter à la tribune. Elle ne s’éternisera pas dans l’amphithéâtre. A peine Laurent Baumel a-t-il fini son discours que la ministre qui a défendu la loi sur le mariage pour tous se dirige vers la sortie. Les milit