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Interview

François Molins «Le parquet doit s’adapter à la cybercriminalité»

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Le procureur de Paris, François Molins, veut réformer sa juridiction pour coller à l’évolution de la délinquance financière.
François Molins, le 27 août à Paris. (Photo Jérôme Bonnet)
publié le 31 août 2014 à 18h26
(mis à jour le 3 septembre 2014 à 10h18)

A 61 ans, le procureur de Paris, François Molins, n’a rien perdu de son ambition. Sept mois jour pour jour après la mise en place du nouveau parquet national financier (PNF), où ont migré ses dossiers les plus sensibles, le magistrat annonce une réforme en profondeur de la juridiction parisienne.

Vous présentez aujourd’hui lundi la nouvelle organisation du parquet de Paris, notamment sa section financière. Pourquoi une telle réforme ?

Pour s’adapter à l’évolution de la délinquance. En période de difficultés économiques, l’entreprise est particulièrement vulnérable aux pratiques frauduleuses : corruption de décideurs publics, fraudes aux subventions et aux aides publiques, fraudes à la TVA, etc. Le travail dissimulé devient une technique privilégiée de blanchiment d’argent, et ce dans tous les secteurs.

L'autre phénomène notable est l'explosion de la cybercriminalité : faux ordres de virement, escroquerie sur les sites de e-commerce, usage frauduleux de cartes bancaires ou encore atteinte aux systèmes de traitement automatisés des données, comme l'ont démontré cet été les attaques revendiquées par Grégory Chelli [alias Ulcan, hacker franco-israélien, ndlr]. Rien que pour l'année 2013, nous avons eu plus de 700 dossiers de ce type.

En quoi va consister la refonte du pôle financier ?

Nous avons besoin d’une approche plus transversale des dossiers. La nouvelle division économique, financière et commerciale sera composée de deux sections : la première ne fera que de la cybercriminalité, avec deux magistrats et un assistant spécialisé. La seconde formera une grosse section économique et financière, composée de 20 magistrats, et regroupera tout ce qui relevait aupa