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Analyse

Hollande, de la synthèse à l’isolement

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En s’aliénant ses alliés, le Président mise tout sur les hypothétiques résultats de sa politique économique.
publié le 31 août 2014 à 20h46

Un tournant. François Hollande et Manuel Valls ont beau s’en défendre, mais c’est bien de cela dont il est question. Il ne s’agit pas ici d’un changement de cap ni de ligne. Celle-ci a été définie dès novembre 2012, lorsque le gouvernement Ayrault a choisi de reprendre presque intégralement les conclusions du rapport Gallois sur la nécessité de mener une politique en faveur de la compétitivité des entreprises. Depuis, l’exécutif n’en a pas changé. Il l’a juste amplifiée avec son «pacte de responsabilité», début 2014. Si tournant il y a, c’est en matière de stratégie politique. François Hollande a manifestement choisi de faire passer l’impératif de cohérence de son dispositif gouvernemental au-dessus de celui du rassemblement de son propre camp. Soit de passer de la recherche systématique d’une synthèse à la tentation de la rupture. Un choix politiquement dangereux car sans débouché électoral.

Symbolique. En une semaine, le Parti socialiste a subi une «violente secousse», reconnaît un hollandais. Il lui a fallu digérer la nomination d'un banquier d'affaires à Bercy qui plaide pour la remise en question des 35 heures ; entendre leur Premier ministre se faire acclamer au Medef en déclarant vouloir assouplir les seuils sociaux et légiférer par ordonnance sur le travail du dimanche ; et constater qu'un engagement présidentiel, aussi symbolique que celui de l'encadrement des loyers, peut être renié du jour au lendemain, après avoir été