«Je n’ai pas voté pour cette politique.» Manuel Valls aura beau user de toutes ses ressources rhétoriques, il aura du mal à ôter cette idée de la tête des électeurs de François Hollande. Du Bourget, lieu du discours décisif en 2012, à La Rochelle, théâtre de l’explication vallsienne, il y a bien plus qu’un trajet de TGV : quelques années-lumière. Hollande le reconnaît d’ailleurs implicitement : sa grande découverte au lendemain de sa victoire, c’est le délabrement du tissu économique français qui génère un déficit extérieur abyssal et rend toute relance de la demande vaine à ses yeux. Ainsi, dès l’été 2012, la compétitivité du pays devient son obsession. Tout le reste en découle, le rapport Gallois, le CICE, le «tournant social-libéral» de la fin 2013, le compromis avec le Medef. L’ennemi de la finance devient l’ami de l’entreprise : la gauche profonde perd ses repères. Les «frondeurs» de tous poils font valoir que ces concessions aux entreprises n’ont produit aucun résultat, ce qui est la stricte vérité. C’est la question principale. Sans reprise de l’activité, le sort de l’expérience est scellé : un chemin de croix jusqu’à la prochaine élection, suivi d’une défaite sans appel. Mais même en cas de retour à la croissance, la fracture produite par l’éviction d’Arnaud Montebourg sera longue à réduire. Quel est le sens de l’orientation prise depuis six mois ? Redresser le pays ? Le but est noble mais il est celui de tout gouvernement. La gauche veut autre chose : une idée de la
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