Dans le TGV qui mène à La Rochelle, ce dirigeant rocardien n'y va pas par quatre chemins : «C'est un moment historique, il y a un risque de fracture irrémédiable entre les deux gauches. Et il peut suffire d'une allumette pour tout embraser.» D'embrasement, il n'y en eut point. Mais cette université d'été a révélé un PS fracturé. Front contre front. Face à une question qui a polarisé tous les débats : la politique économique du gouvernement est-elle adaptée pour faire face à la menace déflationniste, relancer le pays et inverser la courbe du chômage ?
On peut objecter que cette fracture n'est pas idéologique, qu'elle relève plus d'une question de dosage que de rupture : les frondeurs réclamant un rééquilibrage des 50 milliards du «pacte de responsabilité» au profit des ménages. C'est d'ailleurs ce qui fait dire à Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, sur le mode de la provocation : «Jamais le PS n'a été aussi rassemblé. Quand il s'agissait de débattre entre nous de la sortie du [Système monétaire européen] ou en faveur du traité européen, les divisions étaient autrement plus profondes.» Certes, mais le constat est là, le PS traverse une violente crise existentielle.
«A l'issue de cette université d'été, on a réalisé que le parti est coupé en deux, bloc contre bloc», confie la députée PS Valérie Rabault. Qui n'est finalement que le reflet d'une base militante éclatée en trois. Il y a ceux qui n'hésitent plus à exprimer leur colère et leur host