Immarcescible Gaston Flosse. Le 23 juillet, la Cour de cassation a validé définitivement sa condamnation à quatre ans de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité. Ce faisant, elle a sonné la fin de règne de l’empereur du Pacifique, 83 ans. Ce fils d’une mère tahitienne et d’un père lorrain occupe la scène politique polynésienne depuis bientôt cinquante ans, comme maire de Pirae (1965-2001), et surtout comme président de la Polynésie française, de 1984 à 1987, puis de 1991 à 2004 et enfin depuis 2013.
Mais Gaston Flosse n'est pas homme à lâcher si facilement le pouvoir. Outre un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme - qui n'est pas suspensif -, il a déposé une demande de grâce présidentielle. Elle non plus n'est pas suspensive. Toutefois, le haut-commissaire de la République à Papeete, qui était censé lui signifier à bref délai sa condamnation définitive, a pris prétexte de cette démarche pour «surseoir à toute décision administrative». Et comme François Hollande paraît actuellement avoir d'autres chats à fouetter, Gaston Flosse continue à parader, laissant son opposant historique, l'indépendantiste Oscar Temaru, pester contre «ce gouvernement de taulards, unique dans l'histoire».
Du clientélisme sous couvert d’aide sociale
La récente condamnation du président de la Collectivité d’outre-mer (COM) de Polynésie illustre à merveille le «système Flosse» et n’est pas sans rappeler celle, pour le même motif, de son ami Jacques Chirac, autre adepte du clientélisme à la bonne franquette