«Ces factures n'existent pas, sinon qu'elle les sorte !» exhortait hier encore Fabien Engelmann, maire FN d'Hayange (Moselle), face aux accusations d'irrégularités dans les comptes de campagne portées par son ex-première adjointe, Marie Da Silva. Eh bien, elle les a sorties. Libération a pu consulter les documents, remis par ailleurs à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) et à la justice. Elle a même déposé plainte mardi au tribunal de Thionville pour «abus de confiance, abus de biens sociaux et harcèlement». Au final, l'élection pourrait être annulée et Fabien Engelmann déclaré inéligible. Le conseil municipal devait, mercredi soir, la limoger.
L'histoire se noue en novembre 2013. Marie Da Silva avance 1 000 euros à la tête de liste frontiste. Les 14 500 prêtés par un ami thionvillois ne sont pas encore arrivés et le temps presse. Un mois plus tard, un mandataire financier est nommé. «Je continuais de payer mais je mettais tout à son nom», explique Marie Da Silva. Un procédé formellement interdit par la CNCCFP. A l'époque, elle note tout sur un carnet, conserve les factures : une pochette à 234 euros pour un apéro saucisson-pinard, 54 euros de galettes des rois, 75 euros de timbres… Dans les derniers jours de la campagne, deux nouveaux tracts sont imprimés. «Engelmann voulait que ça aille vite. Au lieu de l'imprimerie du FN à Paris, il a proposé une association du coin et m'a demandé d