A 9 heures, devant la grille cadenassée de l'école Beauregard de Yerres (Essonne), quelques personnes en costume se disputent devant l'œil des caméras et de quelques curieux. En ce premier mercredi de l'année depuis la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, les enfants sont censés avoir classe, mais aucun n'est présent. «Je les trouve où les 120 animateurs? J'en ai déjà recruté 80, là!», s'emporte Nicolas Dupont-Aignan, le médiatique député-maire de la commune et président du mouvement politique Debout La République. Il s'adresse à l'une des rares personnes sur place qui ne pense pas comme lui. A Yerres, les réunions de concertation sur la réforme se sont multipliées pendant plus d'un an, et la majorité des parents d'élèves est opposée au changement. Les mécontents sont quasiment invisibles devant le portail fermé de l'école, gardé par une dizaine de policiers.
«Destruction de l'Education nationale»
Dans l'un des six bus affrétés par la mairie pour transporter les habitants qui le souhaitent jusqu'à Evry, où une manifestation contre la réforme est prévue devant la préfecture, Nicolas Dupont-Aignan martèle ses arguments : «Le problème de fond, c'est le transfert de trois heures d'enseignements vers les collectivités. On se retrouve obligés de gérer les enfants», déplore-t-il, sans rappeler que ces trois heures d'enseignement sont déplacées au mercredi matin. «C'est inégalitaire entre les 36 000 communes, poursuit-il. Elles n'ont pas toutes les mêmes capacités.» Pour l