D'abord, on lui a reproché d'être «trop jeune». Puis trop «ambitieuse», trop «féminine» et même trop «protégée» par ses origines modestes et marocaines. A Lyon, où elle a fait ses débuts au cabinet du maire PS Gérard Collomb, Najat Vallaud-Belkacem savait ce qui se murmurait sur sa carrière partie en flèche, en raison d'un hypothétique quota «jeune-femme-immigré». Elle y répondait en souriant, persuadée que ses mérites l'emporteraient. «Elle était au-dessus de tout ça», explique une amie de cette époque.
Bûcheuse. Dix ans plus tard, la popularité se juge à la force des critiques. Et celles-ci sont montées d'un cran contre la nouvelle ministre de l'Education nationale, cibles d'attaques racistes. Sous les précédents gouvernements, elle avait été relativement épargnée. Une belle et ambitieuse porte-parole, après Nathalie Kosciusko-Morizet, cela n'avait choqué personne à droite. Une jeunesse au ministère des Sports, non plus. Et une femme au ministère des Droits des femmes, encore moins. Quand elle a hérité de la Ville, ensuite, nul n'a reproché à cette Franco-Marocaine d'aller user ses escarpins dans les quartiers. Ses lois sur le harcèlement sexuel et sur l'égalité homme-femme sont passées comme des lettres à la Poste, comparées à celles sur le mariage pour tous ou la famille, qu'elle n' a défendues qu'à titre de porte-parole, évitant toute déclaration inflammable. En deux ans et demi, «NVB» n'a