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De Mélenchon à Le Pen, qui demande la livraison du Mistral à la Russie ?

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Coût économique, risque de compromettre d'autres contrats, alignement sur les Etats-Unis... La décision de Paris est critiquée de la gauche de la gauche au FN, en passant par une partie de la droite gaulliste.
Le 9 mai à Saint-Nazaire. (Photo Jean-Sébastien Evrard. AFP)
publié le 4 septembre 2014 à 17h57

Le report de la livraison à la Russie du premier navire de type Mistral (prévue pour octobre), en raison de la crise ukrainienne, a fait hurler un certain nombre de responsables politiques. Par soutien à la Russie, voire à Poutine, ou par aversion de la ligne atlantiste, mais pas seulement.

De Jean-Luc Mélenchon au Front national en passant par une partie de la droite gaulliste, ils estiment que la France aurait dû honorer ce contrat signé en 2011 portant sur la vente de deux porte-hélicoptères pour 1,2 milliard d'euros. Un écologiste – dont le parti est unanime pour dénoncer ce contrat – raille cet attelage composite : «Le Parti de gauche réagit par réflexe corporatiste avec les ouvriers de Saint-Nazaire et la droite obéit à cette vieille idée qu'il ne faut pas se fâcher avec un Etat puissant avec lequel on peut faire du commerce.»

Le gouvernement a beau souligner qu'il ne s'agit que d'une «suspension» du contrat pour «forcer à l'accord de paix» et assurer que Hollande «n'a pas cédé» aux pressions, les partisans d'une livraison du Mistral accusent le Président de s'être aligné sur les Américains et les Britanniques. Ils pointent d'ailleurs que l'annonce intervient au moment où l'Otan se réunit en sommet au pays de Galles. «La France se couche devant l'Allemagne et les Etats-Unis», s'emporte le souverainiste