Nouveau départ ou rupture fracassante ? L'issue de la réunion du Front de gauche a en fait plus de chances de se situer entre ces deux options. Samedi, les cadres de cette alliance électorale et de nombreux responsables se rassemblent à Paris afin de relancer un cartel dans l'ornière depuis des mois. On voit mal, au vu des dernières sorties médiatiques de Jean-Luc Mélenchon et de Pierre Laurent, ce qui pourrait unifier à nouveau le Parti de gauche et le Parti communiste, les deux principales formations politiques du Front de gauche, tant leurs divergences stratégiques paraissent grandes. Le premier a, fin août, laissé la présidence du PG à Eric Coquerel pour se lancer dans un «mouvement pour la VIe République» dont l'objectif est de dépasser les partis politiques pour mieux «fédérer le peuple». Le second, lui, multiplie depuis les européennes les débats avec d'autres personnalités de gauche, qu'elles soient écologistes ou socialistes, afin de construire un projet alternatif à la politique de Hollande.
Entre Mélenchon et Laurent, les municipales ont précipité un divorce au goût de «cendres», comme l'a écrit le premier. L'ex-candidat à la présidentielle voulait l'autonomie à l'égard du PS. Mais les communistes ont rallié dans certaines villes des listes socialistes dès le premier tour. Les positions sont depuis restées tranchées, et cette question de l'autonomie reste pendante. «On a des divergences stratégiques qui ne vont pas se régler samedi.