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Interview

Jean-Pierre Mignard : «Il vivait dans le confort, mais pas le luxe»

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Jean-Pierre Mignard membre du PS, ami proche et avocat de Hollande
publié le 5 septembre 2014 à 21h36

«J’ai beau chercher, je ne me souviens pas avoir entendu François Hollande parler une seule fois de "sans-dents", ou avoir une attitude générale de mépris social vis-à-vis de quiconque. J’ai découvert cette expression dans l’ouvrage de Valérie Trierweiler. Je ne l’avais jamais entendu avant, et surtout pas dans sa bouche. Nous avons une longue relation d’amitié, et ce n’est pas la vision que j’ai de cet homme. Mais je perçois bien la souffrance que recèle ce livre, et je respecte Valérie Trierweiler.

«Je n'ai jamais vu François Hollande vivre dans l'opulence. L'appartement familial qu'il partageait à Boulogne avec Ségolène Royal était confortable, mais ce n'était pas le luxe. Leur maison à Mougins [Alpes-Maritimes] était une petite maison provençale, très bien placée, mais pas une belle villa comme il y en a à cet endroit. Il vivait comme un cadre, avec le train de vie d'un cadre. Dans le confort, mais pas dans le luxe. Il n'en a de toute façon jamais eu les moyens.

«Je n’ai pas non plus l’impression qu’il se soit coupé de ses proches. Il garde des relations simples, accessibles et même chaleureuses avec les gens qu’il côtoie. Même s’il est vrai que tout exercice du pouvoir à un certain niveau suppose forcément un éloignement, que les proches peuvent percevoir comme un oubli, comme du cynisme. C’est directement lié à la pratique du pouvoir. François Hollande est président, ses proches doivent accepter que les relations d’avant, de proximité, cèdent. C’est la loi du ge