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Libération
Décryptage

Thévenoud, l’éphémère exemplaire

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Pourfendeur des fraudeurs, le comportement de l’ex-secrétaire d’Etat face au fisc choque au PS.
Thomas Thévenoud, à la conférence des ambassadeurs, le 28 août. (Photo Vincent Nguyen. Riva Press)
publié le 5 septembre 2014 à 19h56

Le jeune loup socialiste ne hurlera plus. Nommé secrétaire d'Etat au Commerce extérieur le 26 août, Thomas Thévenoud a été contraint de démissionner jeudi soir, en raison de «retards de déclaration et de paiement» au fisc, dont il affirme qu'ils ont été «intégralement régularisés avec l'ensemble des pénalités qui s'y réfèrent, conformément à la loi». En tout, Thévenoud sera resté neuf petits jours à peine au Quai d'Orsay, égalant ainsi le record de Léon Schwartzenberg, éphémère ministre délégué à la Santé dans le premier gouvernement Rocard, en 1988. Juste assez pour ruiner, si cela était encore possible, l'image du PS au pouvoir. Que Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget, admette en avril 2013, après moult mensonges, avoir détenu un compte en Suisse constituait déjà un cataclysme. L'éviction, un an plus tard, d'Aquilino Morelle, le conseiller de François Hollande, soupçonné de conflits d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique, en avait rajouté une couche. Sur le plan de l'inexemplarité civique, l'affaire Thomas Thévenoud est d'autant plus désastreuse que ce député, reconnu par ses pairs, s'était distingué comme un pourfendeur zélé des fraudeurs fiscaux en tous genres.

Comment ses collègues ont-ils réagi ?

Vendredi, les députés PS ont fait part de leur incompréhension. Valérie Rabault, la rapporteure générale du Budget, s'est dite «abasourdie» devant cet événement «tellement déflagrateur», avant d'iron