Il préfère les vagues lentes qui se meurent en douceur jusqu'au rivage. Bien plus propices à déployer ses «90 kilos» et son quasi double mètre sur son longboard. Mais celle qu'il vient de ramasser sur le râble est du genre à «casser» vite. Formée sans prévenir et renversante, à vous faire compter des yeux les rares camarades restés debout.
Arnaud Leroy, le député de la Ve circonscription des Français de l'étranger, est un proche d'Arnaud Montebourg. Il fait partie de cette bande volontaro-redressée-productive qui rigola de bon cœur à Frangy-en-Bresse, face caméras, aux bons mots du ministre. Et qui but le lendemain une tasse bien amère, ressassant depuis l'éviction du ministre et, sans jamais l'admettre, ses provocations grandiloquentes.
Une semaine après, attablé à l'heure du petit déjeuner au Bourbon, cette brasserie qui jouxte l'Assemblée nationale, Leroy n'a pas totalement repris ses esprits. «On s'est fait écraser la gueule», finit-il par lâcher entre deux bouchées de fromage blanc. «Le discours de Valls devant le Medef est tout aussi choquant que les blagues de Montebourg devant ses militants.»
Entre les deux Arnaud, la vraie rencontre date de mars 2012. Basé à Lisbonne, où il habite toujours avec sa femme belgo-marocaine et leurs deux enfants de 3 ans et 5 mois, Leroy est alors fonctionnaire européen spécialisé dans le droit maritime. Ce socialiste, passé par les Verts, vient de rafler l'investiture pour la Ve cir