C'est une machine très bien huilée. Environ 300 jeunes inscrits à l'université d'été du Front national de la jeunesse (FNJ), à Fréjus dans le Var - débarqués d'Alsace, du Finistère, du Centre, du Gard - sont venus applaudir la patronne du FN, leur héroïne. Et présenter l'image d'une jeunesse française «patriote», étiquette qu'ils revendiquent. Une jeunesse tricolore, mais pas multicolore.
A l'extérieur de la salle, une envoyée spéciale d'une chaîne d'info explique en boucle que la valeur Marine Le Pen est en plein boom et confortée par la rentrée politique. Des sondages qui imaginent le premier tour de la présidentielle en 2017 placent en tête celle qui attend de surgir des décombres du quinquennat socialiste, qu'elle juge «crépusculaire». Marine Le Pen n'a même pas besoin d'en faire des tonnes pour ramasser les fruits de cette crise politique qu'elle contemple avec gourmandise. Quand elle arrive, précédée de peu par son père, l'assemblée de sympathisants l'accueille par un tonitruant «Marine, Présidente !» C'est habituel, mais gonflé par un récent sondage Ifop qui la place, quel que soit le cas de figure, en tête du premier tour (lire sur Libération.fr), l'un de ses conseillers s'approche d'un journaliste pour lui glisser en ricanant : «C'est ce qu'on appelle une prophétie autoréalisatrice.»
«Talent». A la tribune, les premiers mots de la présidente du FN sont pour saluer «la jeunesse de Fr