Chacun sait à quel point la vengeance est un plat qui se mange froid, à condition, bien sûr, de savoir le cuisiner. Et la recette d'une bonne vengeance nécessite des ingrédients de qualité. Dans son dernier film, Métamorphoses, Christophe Honoré s'empare des divinités et des héros mythologiques pour enchâsser des fragments de leur périple dans l'expérience de jeunes gens tout à fait ordinaires, soulignant à quel point leurs aventures révèlent des désirs et des sentiments humainement universels. On sait comment Œdipe ou Narcisse ont dévoilé à Freud la complexité inouïe de notre architecture inconsciente. Médée continue, elle aussi, à hanter notre inconscient collectif. Abandonnée par Jason, pour Créuse, fille du roi de Corinthe, après quelques années d'amour et de bonheur sans partage, répudiée et bafouée, Médée médite une vengeance exemplaire : elle offre à Créuse une tunique qui brûle le corps de la jeune épousée, puis, soucieuse de provoquer chez Jason un chagrin éternel, elle égorge leurs propres enfants.
Grâce au ciel, Valérie Trierweiler et François Hollande n’ont pas eu d’enfants ensemble, mais combien de crimes passionnels mettent en scène cette logique du ressentiment passionnel : je la tue parce qu’elle m’a trompé et humilié, quitte à me consumer dans un cachot pour le restant de mes jours. Je saccage l’image du père auprès de nos enfants, parce qu’il m’a répudiée, quitte à mettre leur équilibre en péril…
Je ferais un pari : si le livre de l’ex «first girlfri