Qu'on le dise d'emblée : ce mardi à l'Assemblée nationale, Manuel Valls trouvera sans encombres une majorité pour accorder la confiance à son gouvernement. Il y aura certes davantage d'abstentions dans les rangs socialistes que les onze du vote d'il y a cinq mois. «On est entre 30 et 40 abstentions. L'enjeu de la journée est de se rapprocher des 30», explique un proche de François Hollande. Pas de quoi écourter le séjour de Valls à Matignon. Reste que la confiance des socialistes n'équivaut pas, loin de là, à une approbation en bloc de la ligne économique tracée par l'exécutif. Dans l'entourage du chef de l'Etat, on admet que la demande d'un infléchissement de la politique du gouvernement ne se limite pas «aux seuls frondeurs» et pourrait même être «majoritaire dans le groupe». «Le climat est dégradé, certains frondeurs se disent déjà : "Puisqu'on est morts politiquement, au moins on aura fait partie de ceux qui l'ont ouvert."» Un conseiller du Président résume l'état d'esprit qui règne au sein du groupe PS : «Il y a de l'exaspération vis-à-vis des frondeurs et de leur exposition médiatique qui provoque un affaiblissement collectif mais aussi une forme de tolérance à leur égard, comme un vote par procuration.»
La majorité socialiste est rongée par le doute. «Ce qu'on dit tout haut à 30, il y en a 240 qui le pensent tout bas», assure le frondeur Jean-Marc Germain. Se considérant «frondeur malgré lui», le député et