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Guilluy, le Onfray de la géographie

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Se revendiquant de la gauche réac, il appuie ses recherches sur les «gens d’en bas».
publié le 16 septembre 2014 à 20h06

Christophe Guilluy cultive le paradoxe et il adore ça. Né en Seine-Saint-Denis il y a cinquante ans, il est le chantre de la France des petites villes et des villages. Issu des rangs de la gauche, ayant participé aux premiers concerts de SOS Racisme, il avance des idées que ne renierait pas forcément une Marine Le Pen. Présenté comme géographe, il n'a aucune attache universitaire. «Ni prof, ni CNRS, je n'ai jamais passé ma thèse.» Jeune homme, il travaille pour Pif Gadget ; aujourd'hui, il prête sa plume aux réacs de Causeur sur «la fin du prolo» ou au Monde sur «la fable de la mixité urbaine». Longtemps partisan d'Arlette Laguiller, pétri de respect pour «les vieux cocos», il appartient à la «gauche désabusée», proche du philosophe Jean-Claude Michéa, pourfendeur contesté de la modernité libérale. «Je fais partie de la gauche réac», dit-il tout en n'appréciant guère le qualificatif. Dragué par les politiques, de Sarkozy à la Gauche populaire, il n'a jamais été encarté. Boule à zéro, sourire doux, il se décrit comme «seul». Lonesome cowboy d'une France fracturée, à la recherche désespérée des classes populaires ? «Un homme de gauche, c'est un type qui s'occupe des plus modestes.» Comme une blessure ontologique, il ne pardonne pas au PS d'avoir abandonné le peuple.

«Chapelles». Pied de nez à ses thèses actuelles, il affirme que c'est