Les vraies classes populaires, celles de la France périurbaine mais aussi rurale, ne votent plus pour la gauche. Une gauche bobo-diversité qui l'aurait bien mérité, à force d'oublier le peuple au profit des métropoles et des banlieues, affirme Christophe Guilluy, qui, après Fractures françaises en 2010, publie ce mercredi la France périphérique, comment on a sacrifié les classes populaires.Jusque-là rien de très nouveau ni de très polémique. Mais le propos dérange quand, au nom du peuple et sous couvert d'une étude sociospatiale des inégalités, le géographe articule sa démonstration avec un «constat» clairement ethnicisé et identitaire. Réel contre idéologie bien-pensante, ce credo est aussi porteur que clivant, à coups de formules chocs, comme celles-ci servies au Figaro : «Le multiculturalisme à 5 000 euros, ce n'est pas la même chose qu'à 500 euros par mois.» Ou encore : «Le 93 n'est pas un espace de relégation mais le cœur de l'aire parisienne.»
Radars. D'ouvrage en ouvrage, Christophe Guilluy a pulvérisé l'image d'une France tranquille des pavillons. Et d'une classe moyenne, certes paupérisée, mais qui passait globalement entre les gouttes. Brossant les contours d'une nouvelle géographie sociale, axée sur la notion de «France périphérique», où vit 60% de la population.
Ouvriers, employés, commerçants de la petite classe moyenne composent cette France populaire, qui habite