Christophe Guilluy explore «la France périphérique qui gronde». Dans l'un des chapitres de son livre, il se sert de plusieurs exemples pour la décrire, dont celui de Brignoles. Cette commune du Var a fait parler d'elle en octobre 2013 lors de l'élection cantonale partielle qui s'est soldée par la victoire du candidat du Front national, Laurent Lopez. Pour l'auteur, Brignoles est l'exemple parfait du «périurbain subi» où vivent de «nouvelles classes populaires fragilisées». Pour lui, «beaucoup des habitants du canton de Brignoles ont quitté les quartiers difficiles d'Aix-en-Provence et de Marseille pour accéder à la propriété mais aussi pour éviter la cohabitation avec les populations immigrées». Guilluy en conclut que la poussée du vote FN que l'on y constate est le «fruit d'une insécurité sociale objective, mais aussi le fruit d'une histoire, celle de l'échec de la cohabitation avec les populations immigrées».
Peigne fin. Vu de Brignoles, les choses sont un peu plus complexes. C'est en tout cas ce que décrit Cédric Omet, ancien directeur de cabinet socialiste de l'ancien maire PCF de la ville. Tout d'abord le boom démographique que connaît cette zone est moins ancien que le vote FN, qui en 2002 atteignait déjà des scores élevés (autour de 30%). Et ce avant l'afflux de nouveaux habitants.
Surtout, l'examen au peigne fin des résultats électoraux vient contredire la thèse du géographe. Lors des ca