Ce mardi, pour la deuxième fois en cinq mois, Manuel Valls engagera la responsabilité de son gouvernement devant les députés au cours d'un vote de confiance dont il admet qu'il sera «difficile». De Jacques Chaban-Delmas théorisant sa «nouvelle société» à Jean-Pierre Raffarin assurant que «notre route est droite mais la pente est forte», le discours de politique générale est un exercice rituel pour les Premiers ministres de la Ve. Quels sont ses enjeux? Et ses conséquences dans l'hypothèse – peu probable – où le chef du gouvernement échoue à réunir une majorité ? Explications.
A quel moment le Premier ministre doit-il demander la confiance ?
Le discours que prononcera Valls, mardi, survient après un remaniement fin août et le limogeage de trois ministres. Mais un Premier ministre n'est pas obligé d'engager la responsabilité de chaque nouveau gouvernement devant l'Assemblée nationale. «Un vote de confiance est convoqué lorsque le Premier ministre présente son programme ou prononce une déclaration de politique générale. Cette fois, la situation est inédite puisque Manuel Valls s'est déjà plié à cet exercice le 8 avril. Il ne se soumet pas à une obligation constitutionnelle mais prend une décision politique», explique Dominique Rousseau, professeur de droit à l'université Paris I-Sorbonne. En pleines turbulences – majorité lézardée, mauvais chiffres économiques, cote de popularité entamée, etc. –, le chef du gouvernement entend rechercher une nouvelle légitimité et montrer qu'il a toujours l'appui