On disait de Jean-Marc Ayrault qu’il avait l’inconvénient majeur de trop ressembler au président de la République. La nomination de Manuel Valls devait avoir au moins cette vertu : dissocier les deux têtes de l’exécutif. Pour donner un peu de hauteur au chef de l’Etat et un peu d’initiative au Premier ministre. Six mois et deux changements de gouvernement plus tard, force est de constater que Valls et Hollande se sont liés, pieds et poings.
C’est Hollande qui invite Valls au fort de Brégançon, le 15 août, pour poser, dans une symétrie parfaite - costume-cravate, assis à une table de jardin, dossiers ouverts devant eux - pour une studieuse photo d’été. Même dans cette folle semaine post-remaniement de la fin du mois d’août, où Manuel Valls a donné l’impression de vouloir fracturer la majorité, François Hollande n’a pipé mot. Résultat : ils plongent tous les deux dans les enquêtes d’opinion. Plus fort pour Valls (qui part de plus haut), plus profond pour Hollande.
Loyauté. Dans l'entourage du Premier ministre, on s'inquiète de l'effet d'entraînement. «Aujourd'hui, un des problèmes de Manuel est d'être trop lié à Hollande», confie un de ses amis. Mais il lui est interdit de le dire ou de le laisser penser. Le Premier ministre a une première obsession : la loyauté vis-à-vis du Président. Il n'a pas envie de laisser s'installer l'idée qu'il joue une non-candidature de Hollande en 2017 pour prendre sa place. Jeudi, le chef de l'Etat a l