C'est presque devenu une habitude. A intervalles réguliers, Paul Krugman, Prix Nobel d'économie et fer de lance de la gauche américaine progressiste, s'en prend à François Hollande. Trois fois en moins d'un an, au gré de ses éditoriaux dans le New York Times, Krugman a étrillé le président français en lui reprochant inlassablement de continuer à mener une politique d'austérité. Il l'accuse encore, fin août, de mener la France et l'Europe à leur perte, et dénonce au passage son virage libéral.
Depuis quelques mois, la bataille à laquelle se livre la gauche française reçoit un écho bien plus important qu'on ne pourrait le penser outre-Atlantique, alors que l'Amérique n'a jamais poussé très loin l'analyse de la politique hexagonale. «Pour être honnête, le débat n'est pas encore descendu dans la rue, mais c'est vrai que l'étendue de la crise en Europe et aux Etats-Unis a fait qu'une partie de la gauche américaine, la plus radicale, a développé un argumentaire pour s'opposer à la politique de rigueur adoptée par Hollande et Merkel, en se basant sur ce qui a plutôt réussi ici», explique E.J. Dionne, l'un des éditorialistes du Washington Post.
«Le bond à droite» du gouvernement Hollande, personnalisé par Manuel Valls, a en outre plus intéressé la presse américaine que le livre de Valérie Trierweiler. Certains commentateurs présentant Montebourg comme le nouveau «guerrier» de la gauche française. «C'est drôle, poursuit Dionne, qui