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Libération
Vu d’Italie

Les espoirs déçus de la gauche transalpine

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Le virage social-libéral est jugé trop timide par les uns, trop violent par les autres.
par Eric Jozsef, (correspondant à Rome)
publié le 18 septembre 2014 à 18h26

«Una grande delusione» («une grande déception»). Unanimes, les différents courants de la gauche italienne recourent à la même expression. L'élection, en 2012, de François Hollande à la présidence de la République avait en effet nourri de vives attentes au sein du Parti démocrate (PD), la principale formation d'Italie, actuellement au pouvoir.

«En tant que responsable économique du Parti démocrate, j'avais plusieurs fois rencontré François Hollande avant son élection, explique Stefano Fassina, qui représente l'aile gauche du parti de Matteo Renzi. J'avais placé beaucoup d'espoirs en lui. Je m'attendais à ce qu'il défende fermement certaines positions, notamment face à l'Allemagne d'Angela Merkel, et qu'il remette en cause la soumission de la gauche européenne à la "Troisième Voie" blairiste et son alignement culturel sur les politiques néolibérales.» Pour Stefano Fassina, la sortie du gouvernement d'Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon risque de marquer un point de non-retour.

Mais même parmi ceux qui approuvent le tournant social-libéral de François Hollande, la déception est manifeste. «C'est une bonne chose que la gauche sorte du musée», considère le député Guglielmo Vaccaro, qui ajoute néanmoins : «L'arrivée de Hollande semblait annoncer un tournant en Europe. On s'attendait à ce qu'il insiste davantage sur les politiques de croissance et qu'il exerce un rôle déterminant dans la redéfinition politique et institutionnelle de l'Union eu