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Sarkozy, une récidive très préméditée

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Promis, il ne revient que par devoir… Mais la mise en scène sacrificielle très étudiée du retour d’un ex-président qui n’était jamais parti cache mal une stratégie échafaudée dès 2012.
Séance d'autographes, le 27 septembre 2013 à Nice, où Sarkozy avait un déjeuner avec des élus UMP qui n'avait évidemment rien de politique. (Photo Olivier Anrigo. Reuters)
publié le 19 septembre 2014 à 19h56

Le devoir l'appelle. Comment s'y déroberait-il ? Depuis que Nicolas Sarkozy a pris la décision de reprendre l'UMP, ses disciples martèlent urbi et orbi le même message : il «doit» revenir. Parce que les Français souffrent trop et que personne d'autre que lui n'est en mesure de rassembler et de donner espoir. «Le retour de Nicolas Sarkozy, qui était une possibilité, devient une nécessité. Nous avons besoin d'un chef, d'un projet et d'un cap», expliquait Brice Hortefeux le 5 juin au Monde. Depuis, la fable du retour par devoir a été fidèlement récitée par tous les ralliés, ceux de la première heure comme Morano et ceux de la dernière comme Raffarin, Baroin, Wauquiez ou NKM.

La comédie du sage

On en oublierait presque - sans doute est-ce l'objectif - la vraie raison qui a rendu «nécessaire» cette candidature de l' ex-chef de l'Etat à la présidence de l'UMP : la démission forcée de Jean-François Copé, balayé par le scandale Bygmalion fin mai 2014. Sous couvert de sauver l'UMP, il s'agit de faire en sorte que le parti ne tombe pas entre de mauvaises mains. Des mains qui pourraient être tentées de tourner pour de bon la page Sarkozy. Précisément ce que Copé avait juré de ne pas faire. «Votez pour moi, vous aurez Sarkozy», tel était, en substance, son argument de campagne contre François Fillon. C'est ainsi que le maire de Meaux était devenu, à la tête de l'UMP, le fondé de pouvoir de l'ancien chef de l'Etat.

Depuis sa fausse retraite, Sarkozy a tout fait po