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TRIBUNE

Sarkozysme : le retour ?

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Nicolas Sarkozy vient d'annoncer sa candidature à la présidence de l'UMP. Est-ce pour autant le retour du sarkozysme qui, depuis sa défaite à l’élection présidentielle continue, d’habiter et d’imprégner une vie publique?
Nicolas Sarkozy, le 2 juillet, à Paris. (Photo : JACQUES DEMARTHON.AFP)
publié le 19 septembre 2014 à 17h17

L’animalité politique de Nicolas Sarkozy a pris le dessus sur toute autre considération. Un mandat présidentiel conclu par un échec électoral et un bilan négatif (taux de chômage à deux chiffres, croissance nulle et déficit public abyssal), un engagement moral non tenu (le 6 mai 2012, dans son dernier discours en qualité de président de la République, il annonçait qu’il quittait la politique…), une série d’affaires judiciaires où son nom est cité (sans compter une mise en examen pour «corruption active»)… Rien de tout cela n’a pu empêcher son retour officiel sur une scène politique, qu’il n’a d’ailleurs jamais vraiment quittée. Le fantôme de Nicolas Sarkozy prend corps sous les habits du candidat à la présidence de l’UMP. C’est son droit. Une démarche légale qui n’exclut pas tout questionnement sur son caractère (il)légitime…

Au-delà de l’officialisation de ce retour, la question se pose du programme et du discours qu’il souhaite incarner. Sa candidature à la présidence de l’UMP annonce-t-elle le retour du sarkozysme ou s’inscrit-elle au contraire dans une volonté de rupture avec cette manière décomplexée d’être et de faire, ce volontarisme gesticulatoire qui avait caractérisé ce mode si singulier d’exercice du pouvoir ? Le sarkozysme peut-il être rejeté par Sarkozy lui-même ? La créature reniée par son propre créateur ? Engagé dans une énième mue, l’ancien président semble prêt au changement de logiciel idéologique et politique. Dont acte. Reste que Nicolas Sarkozy est passé