Moins de deux jours ont été nécessaires pour que le masque se craquelle. Que la posture de rassembleur prise avec des mots choisis dans sa déclaration de candidature vacille. Nicolas Sarkozy n'a évidemment pas changé. Il revient avec cet esprit belliqueux dont il n'a jamais su se départir. Cette capacité irrépressible à attiser les polémiques, à créer des clivages. Ses confidences distillées avec soin au Journal du dimanche - égratignant Alain Juppé sur son âge et François Fillon sur son absence de charisme - attestent de la stratégie qu'entend suivre Nicolas Sarkozy pour prendre le contrôle de la droite et reconquérir l'opinion tout entière. Ce n'est pas un match mais un combat que va mener l'ancien chef de l'Etat contre ses rivaux. Un combat où il est persuadé de vaincre. Comme par le passé…
Mais les temps, eux, ont changé. Ses concurrents ne sont plus les faire-valoir résignés d’il y a dix ans, et sa personnalité ou son talent politique ne suffisent plus à faire un programme. Nicolas Sarkozy a désormais face à lui des adversaires qui ne se déroberont pas et qui sont déjà prêts à l’affronter. C’est ce message que lui ont envoyé, dimanche, Alain Juppé et François Fillon. Un message partagé avec quelques autres leaders de l’UMP et des centristes pas encore prêts à courber une fois de plus l’échine.
Les hostilités au sein d’une droite en ruine, sans argent ni idées, sont donc officiellement rouvertes. Et passé l’affrontement sans péril pour la conquête sans gloire de l