Il y a des hasards comme ça. Un Premier ministre socialiste français qui discourt devant les patrons allemands du Bundesverband der Deutschen Industrie (BDI) et, à quelques rues de là, la place Rosa Luxemburg et la gigantesque allée Karl Marx à l'architecture soviétique : deux vestiges d'un «socialisme» est-allemand révolu. Il n'y est pour rien, mais le symbole est là pour Manuel Valls qui se veut le chantre français d'une gauche «pro-entreprise», «moderne» et «pragmatique» bien décidé à «ringardiser» toute autre politique à gauche.
«Ich mag die un… ternehmen», s'est essayé mardi le Premier ministre devant ces hauts représentants des fleurons de l'industrie allemande. La prononciation est difficile, mais le chef du gouvernement ose le parallèle germanophone du «j'aime les entreprises» prononcé fin août devant le Medef.
«Efforts». Plus qu'une nouvelle déclaration d'amour aux patrons, ce discours était surtout raccord avec son costume de «VRP des réformes» endossé de bon cœur durant son séjour outre-Rhin. Que ce soit auprès de Rainer Hoffmann, président du DGB - la confédération allemande des syndicats - ou bien du BDI, de la chancelière, Angela Merkel, du vice-chancelier social-démocrate, Sigmar Gabriel, ou encore des éditorialistes allemands, Valls s'est démultiplié durant ces deux jours entre Berlin et Hambourg. Marqué par les éditoriaux et grands titres de la presse allemande qui font de la Fr