Nicolas Sarkozy pouvait-il vraiment ignorer l'explosion de ses comptes de campagne en 2012 ? «J'ai appris le nom de Bygmalion longtemps après la campagne présidentielle», a-t-il prétendu dimanche 21 septembre sur France 2. C'est pourtant cette société qui a mis en place le vaste système de double facturation destiné à faire supporter par l'UMP les dépenses excessives de son candidat, comme l'a révélé Libération. Au total, la campagne a coûté plus de 40 millions d'euros, près du double du montant autorisé. Le Monde a eu accès au rapport de synthèse de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), daté du 24 juin. Ce rapport confirme que la société Event et Cie (filiale de Bygmalion chargée d'organiser les meetings de Nicolas Sarkozy) a adressé au parti des fausses factures pour plus de 18,5 millions d'euros.
Un document parfaitement clair quant à l'imbrication des différents acteurs du dossier et leur connaissance de la fraude. «Ces fausses factures étaient confectionnées à la demande de l'UMP, en raison de l'impossibilité de faire figurer le coût réel de ces meetings dans le compte de campagne de Nicolas Sarkozy. Les participants à ces faits, les responsables de Event et Cie, de l'UMP et de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy semblent inextricablement liés les uns aux autres dans la décision d'établir ces fausses factures», souligne le rapport.
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