La démocratie, contrairement à une idée répandue, ne consiste pas seulement en la délégation régulière du pouvoir par les citoyens à certains d’entre eux. La démocratie, c’est la souveraineté de l’ensemble du corps civique quant au gouvernement de la société. Cela implique bien plus que le simple fait de voter. Par exemple, les options en concours doivent permettre un véritable choix entre divers modèles de société car il est aisé d’organiser un scrutin qui, légalement valide, en proposant des options similaires ne ferait qu’offrir un masque démocratique à une décision prise en amont. Mais il faut également que les informations dont disposent les citoyens pour voter soient aussi neutres et impartiales que possible. Elles doivent en outre suivre les événements plutôt que de tenter de les devancer, au risque d’orienter artificiellement les opinions citoyennes.
Comme beaucoup de Français, j’ai eu l’occasion d’écouter le discours de M. Nicolas Sarkozy dimanche dernier (45 minutes au journal de 20 heures sur France 2) et de m’interroger… Quelle légitimité y a-t-il à octroyer quarante-cinq minutes de temps d’antenne à une heure de grande écoute à un simple citoyen, sans mandat du peuple (ce dernier le lui ayant refusé), faisant campagne parmi d’autres candidats pour la direction d’un parti politique ? Quid de l’égalité face aux autres candidats ? Quid de tous les autres citoyens qui souhaiteraient s’exprimer sur des sujets de fond ? Car il ne s’agissait pas d’une invitation dans la