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Tribune

Nicolas Sarkozy sur France 2, quelle idée ?

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Nicolas Sarkozy à la reconquête de l'UMPdossier
Cette lettre, adressée aux médias français en général et à France Télévisions en particulier, est celle d’un citoyen soucieux du respect des principes de la démocratie qui souhaite réagir à l’intervention télévisée d’un autre citoyen, M. Nicolas Sarkozy, le 21 septembre au soir.
Capture d'écran de l'intervention de Nicolas Sarkozy sur France 2, le 21 septembre 2014. (Photo : France 2/ AFP)
par Maxence CORDIEZ, Ingénieur de Chimie ParisTech
publié le 23 septembre 2014 à 16h55

La démocratie, contrairement à une idée répandue, ne consiste pas seulement en la délégation régulière du pouvoir par les citoyens à certains d’entre eux. La démocratie, c’est la souveraineté de l’ensemble du corps civique quant au gouvernement de la société. Cela implique bien plus que le simple fait de voter. Par exemple, les options en concours doivent permettre un véritable choix entre divers modèles de société car il est aisé d’organiser un scrutin qui, légalement valide, en proposant des options similaires ne ferait qu’offrir un masque démocratique à une décision prise en amont. Mais il faut également que les informations dont disposent les citoyens pour voter soient aussi neutres et impartiales que possible. Elles doivent en outre suivre les événements plutôt que de tenter de les devancer, au risque d’orienter artificiellement les opinions citoyennes.

Comme beaucoup de Français, j’ai eu l’occasion d’écouter le discours de M. Nicolas Sarkozy dimanche dernier (45 minutes au journal de 20 heures sur France 2) et de m’interroger… Quelle légitimité y a-t-il à octroyer quarante-cinq minutes de temps d’antenne à une heure de grande écoute à un simple citoyen, sans mandat du peuple (ce dernier le lui ayant refusé), faisant campagne parmi d’autres candidats pour la direction d’un parti politique ? Quid de l’égalité face aux autres candidats ? Quid de tous les autres citoyens qui souhaiteraient s’exprimer sur des sujets de fond ? Car il ne s’agissait pas d’une invitation dans la