Aquilino Morelle en est convaincu : son «élimination politique» a été «planifiée de longue date». C'est en tout cas ce qu'il affirme dans une interview au journal le Monde, pour expliquer son brutal débarquement de l'Elysée, le 18 avril, après des révélations de Mediapart. Et qui serait derrière cette liquidation ? «Pour beaucoup "d'amis du Président", j'étais un gêneur. Intimement associé au discours du Bourget, j'incarnais une ligne politique "de gauche" qui n'était pas la leur», répond l'ancien conseiller politique du chef de l'Etat. Il est même persuadé que François Hollande en personne n'a rien fait pour empêcher sa liquidation. Voire qu'il l'aurait précipitée.
Inimitiés. Ce scénario est-il crédible ? Dans l'entourage du Président, on soupire. «Cela ne tient pas la route, dit un proche. Vous imaginez une seule seconde François Hollande commandant à Mediapart un article qui tue son principal conseiller ?»
Ce qui est vrai, en revanche, c'est qu'Aquilino Morelle n'a jamais été un hollandais historique, et que l'individu est suffisamment exaspérant pour avoir réussi à se créer de belles inimitiés au sein de l'Elysée, et notamment avec Pierre-René Lemas, l'ex-secrétaire général adjoint. De là à en faire un ennemi politique de l'intérieur… Cette thèse fait doucement rigoler cet intime du chef de l'Etat : «La presse aimait présenter Aquilino comme le cerveau gauche de Hollande, et Mac