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Libération

Le scénario du diable

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publié le 24 septembre 2014 à 17h16

Au moment de son entrée officielle au palais de l’Elysée, François Hollande avait l’espoir candide d’être un président «normal» inaugurant une présidence «normale», façon de trancher d’emblée sur le mandat si peu classique de son prédécesseur. Deux ans et demi plus tard, rien ne se passe comme prévu, et la présidence Hollande apparaît aussi baroque que le fut celle de Sarkozy, même si le style se situe aux antipodes de celui du mandat précédent. Nicolas Sarkozy était conspué en hyperprésident n’assouvissant jamais sa fringale de pouvoir, François Hollande apparaît en hypoprésident ne parvenant pas à imposer sa marque. Du coup, les scénarios ordinaires vacillent et se fendillent.

En 2012, le duel Hollande - Sarkozy, socialiste contre néogaulliste ou contre néobonapartiste, incarnait les traditions et les rituels de l'élection présidentielle sous la Ve République.

En 2017, rien ne prouve qu’il en ira ainsi, tous les schémas deviennent possibles. Avec l’ascension de Marine Le Pen, le match à deux devient un match à trois, et l’impossible ne peut plus être tout à fait exclu. Il existe cette fois un scénario du diable, même s’il demeure encore - pour combien de temps ? - peu vraisemblable.

L’hypothèse habituelle - le président sortant face à un challenger issu du principal parti d’opposition - n’a rien d’évident et n’est même peut-être pas la plus probable. Outre que cette fois-ci, le challenger peut être le prédécesseur du chef de l’Etat, un cas de figure qui ne s’est ja