Voici venu le temps du «retour au peuple», s'enthousiasmait ce jeudi Gérald Darmanin, le tout nouveau porte-parole de Nicolas Sarkozy, converti au vocabulaire du maurassien Patrick Buisson. L'ancien chef de l'Etat a tenu à Lambersart (Nord) le tout premier meeting de sa campagne pour l'élection à la présidence de l'UMP. Réunion maintenue, a-t-il précisé, malgré l'actualité dramatique. Pour ne pas donner aux assassins d'Hervé Gourdel ce qu'ils veulent : «Empêcher les démocraties de vivre normalement».
Tout à sa volonté de bâtir ce «très grand rassemblement» au-delà des clivages partisans, l'ancien chef de l'Etat a prévenu qu'il ne fallait pas attendre de lui qu'il déroule un programme, encore moins qu'il arbitre les questions qui divisent sa «famille». «J'entends les propositions tranchées des uns et des autres», a-t-il expliqué jeudi soir à propos du mariage gay. «Que chacun dise ses convictions et me laisse préparer le rassemblement.» Voilà qui résume parfaitement le projet sarkozyste : il veut toute la famille derrière lui. Le reste, il s'en occupera le moment venu, quand ses concurrents seront définitivement éliminés.
Cette pirouette est à l'image de ce premier discours. Pour ne fâcher personne, l'ex-président s'est contenté, pour l'essentiel, de reprendre les fondamentaux de sa campagne ratée de 2012 : Schengen qu'il faut «refonder», la «gabegie» de l'aide médicale d'Etat qui doit être stoppée ou encor