Au premier jour de ce qu'il appelle en toute modestie sa «longue marche», Nicolas Sarkozy a voulu en finir, une fois pour toutes, avec les interrogations: il s'est converti au principe de la primaire, élection ouverte à tous les sympathisants de la droite et du centre pour désigner en 2016 leur champion pour l'élection présidentielle. Les deux candidats déclarés, Alain Juppé et François Fillon, ont plusieurs fois indiqué que toute remise en cause de ce principe désormais gravé dans les statuts de l'UMP mettrait la droite à feu et à sang. Avec, à la clé, un sérieux risque de scission.
Dans son discours de Lambersart, Sarkozy a dégainé, pour les rassurer, un imparfait du subjonctif du plus bel effet: «Il y aura des primaires ! Qui pourrait de bonne foi douter qu'il en fût autrement ?» Feignant de s'étonner qu'on puisse croire qu'il chercherait à contourner cette compétition, il a complété ce serment d'une fanfaronnade: «A-t-on oublié mon tempérament?»
[ Le discours de Sarkozy en 2'30'' ]
par liberation
Les raisons de douter sont pourtant bien réelles: au début de l'année 2013, Brice Hortefeux et les sarkozystes avaient bataillé contre les primaires. Minoritaire dans la commission chargée de réécrire les statuts de l'UMP, ils ont suggéré, en vain, qu'un ancien chef de l'Etat qui souhaiterait se représent