Bébé, elle avait une layette bleue, choisie par son frère. Aujourd'hui elle est la directrice de l'ENA, où elle œuvre pour que les filles aient les mêmes chances que les garçons. Dans Choisissez tout, son livre paru ce mois-ci, Nathalie Loiseau, 50 ans tout juste, convoque et assemble ses souvenirs, depuis son enfance de bonne élève jusqu'à ses postes de pouvoir inattendus au Quai d'Orsay ou dans les services publics et engage les femmes à sortir de leur «zone de confort», à tout vouloir, tout choisir… «Have it all», répète-t-elle. Elle s'adresse aux femmes mais aussi aux hommes, de potentiels «alliés», avec drôlerie et sans air sentencieux. Et ne réprime pas une bonne humeur entraînante.
Votre livre fait penser à un manifeste…
Oui, si j’ai fait «un manifeste», c’est que j’ai le sentiment d’être née dans une époque où il y avait beaucoup de choses à faire mais où il y avait aussi des espaces de liberté. Certes, il n’y avait pas d’ambition pour les femmes, mais c’était moins normatif. Aujourd’hui, il y a un discours officiel qui fait de la place aux femmes et, en même temps, je n’ai jamais vu autant de normes sur tous les aspects de la vie des femmes. Je veux dire que, non, une vraie égalité des chances entre hommes et femmes n’est pas acquise ; que, non, il ne faut pas se résigner et que progresser en ce sens, ce n’est pas dangereux.
Vous n’avez renoncé à rien et engagez les femmes à faire de même. Quel est votre moteur ?
J’ai toujours eu une énorme curiosité, une