Le Front national envoie deux élus au Sénat. Stéphane Ravier, maire du 7e arrondissement de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, et David Rachline, maire de Fréjus, dans le Var, ont conquis chacun leur siège de sénateur. Joël Gombin, politologue spécialiste des ressorts du vote FN, notamment en Paca, et chercheur rattaché à l’Université de Picardie, analyse ces résultats.
L’élection de deux sénateurs FN, est-ce une surprise ?
On s’attendait plutôt à un seul sénateur. L’élection de Stéphane Ravier n’est pas vraiment surprenante. Dans son département, il peut compter sur de nombreux grands électeurs, il lui en manquait une centaine environ pour se qualifier. Par ailleurs, la barre est plus basse car il y a huit sénateurs à élire dans le département. Dans le Var, c’est un peu différent : d’abord il n’y a que quatre postes, et là, David Rachline a presque doublé le nombre de grands électeurs sur qui il pouvait compter pour obtenir sa place. Disons que cela allait moins de soi.
Ces deux élus sont du Sud de la France… Y a-t-il davantage de porosité, notamment entre droite et FN ?
C’est la partie de France où le poids de leurs grands électeurs était le plus important. Il y a donc une logique. Ceci dit, on voit qu’au-delà des élus qui avaient l’étiquette FN, d’autres, sans avoir cette appartenance politique, ont déplacé leur sympathie vers ce parti… C’est le cas dans le Var, mais aussi dans le Gard, où un cer