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décryptage

Ces petits élus UMP au train des sénateurs FN

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Les élus FN à la loupedossier
Pour entrer au Sénat, les frontistes Rachline et Ravier ont bénéficié du vote de plus de 400 grands électeurs non encartés FN.
Le frontiste David Rachline (2e à droite), déjà maire de Fréjus, célèbre sa victoire aux sénatoriales, dimanche à Toulon. (Photo Jean-Christophe Magnenet. AFP)
publié le 29 septembre 2014 à 20h06

Deux sénateurs FN au palais du Luxembourg. Une première mais pas une surprise au regard du poids politique du parti d'extrême droite et de sa présidente, Marine Le Pen. Plus que l'arrivée à la Chambre haute de Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône) et du maire de Fréjus (Var), David Rachline, ce qui interpelle c'est le nombre de «grands électeurs» qui leur ont accordé leur suffrage.«Nous avons largement dépassé notre socle politique» de grands électeurs, passant de 1 000 à 4 000, a fait valoir Marine Le Pen lundi.

Les deux sénateurs FN ont-ils rallié des voix hors de l’extrême droite ?

Pour minimiser la percée du FN aux sénatoriales, les responsables politiques n'avaient lundi qu'un mot à la bouche : MÉ-CA-NI-QUE. Manière de dire que l'élection des deux sénateurs frontistes n'est que la conséquence automatique des bons résultats du FN aux municipales. Un examen en détail montre qu'il n'en est rien. Dans les Bouches-du-Rhône, le FN départemental pouvait compter sur environ 310 voix «acquises», en additionnant la centaine de grands électeurs issus des municipales et les 215 «délégués supplémentaires» désignés par le parti dans les Bouches-du-Rhône (lire p 4). La liste de Ravier ayant récolté 431 voix, une grosse centaine provient donc d'autres familles politiques… Idem dans le Var : près de la moitié des voix en faveur de Rachline ne viennent pas des voix acquises a priori au parti lepéniste. Sa liste Bleu marine pour nos villes et nos villages a réuni 401 voix, alors que le FN comptait dans le département 214 électeurs sénato