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Réformer les impôts : la gauche en est revenue

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La suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu sera présentée ce mercredi. Un rattrapage bien éloigné de la grande ambition de justice fiscale.
François Hollande et Manuel Valls, le 3 septembre, à l'issue du Conseil des ministres. (Photo Albert Facelly)
publié le 30 septembre 2014 à 19h56

Ce sera la seule bonne nouvelle de ce budget 2015 : la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu, afin de faire passer la pilule des 21 milliards d'économies. Le projet de loi de Finances pour 2015 (lire page 4), présenté ce mercredi en Conseil des ministres, est en effet si contraint qu'il ne laissera aucune marge de manœuvre au gouvernement. Entre la pression de la Commission européenne pour réduire les déficits, et donc accentuer les économies, le ralentissement des rentrées fiscales liées à la quasi-stagnation de l'activité, et les engagements à baisser massivement les prélèvements des entreprises, l'exécutif n'aura rien à distribuer.

Enfin presque. Car dans cet étau budgétaire des plus serrés, Matignon et l’Elysée, soucieux de répondre au «haut-le-cœur fiscal» qu’ils ont eux-mêmes contribué, en partie, à provoquer, ont choisi d’alléger - un peu - la fiscalité pesant sur les ménages. Mais pas via n’importe quel outil. Choix étonnant pour un gouvernement de gauche, c’est en effet l’impôt sur le revenu (IR), seul impôt progressif en France, que l’exécutif a - de nouveau - choisi de baisser.

Coup par coup. Après avoir instauré, pour cette année, une réduction forfaitaire d'IR pour les contribuables gagnant jusqu'à 1,1 smic (plus de 4 millions de foyers concernés), le gouvernement devrait ainsi récidiver dans le budget 2015… en supprimant carrément la première tranche. Autrement dit, l'entrée dans l'impôt débuter