Le mystère Hollande s'épaissit. Le président de la République s'affermit de plus en plus en responsable de la politique extérieure et en chef des armées, il apparaît de plus en plus évanescent en responsable de la politique intérieure et en chef de l'exécutif. Les Français en ont pleine conscience, puisqu'ils approuvent souvent les interventions militaires conduites sous son autorité (bombardements aériens en Irak, engagement au Mali) mais se montrent d'une extrême sévérité envers sa conduite de la politique économique et sociale. Le dédoublement de personnalité est donc plus intrigant que jamais. François Hollande à Berlin, à Bruxelles, à New York ou à Bagdad est respecté et souvent apprécié. François Hollande à Paris ou en déplacement provincial est de plus en plus fraîchement accueilli, voire conspué. Il n'est, certes, pas le premier président de la Ve République à être impopulaire et à ne plus conserver comme ultime territoire d'estime et de considération que la politique étrangère. Ce fut le cas de François Mitterrand, de Jacques Chirac mais jamais à ce point, à ce stade, avec cette flagrante contradiction. François Hollande est un cas unique.
On dira qu’il est toujours plus facile de sauvegarder un minimum de consensus en politique extérieure, là où les réflexes de patriotisme enjambent les clivages partisans. Cela ne résout cependant en rien le mystère Hollande, car chez lui, ce sont moins les domaines d’action eux-mêmes qui tantôt l’accablent et tantôt le p